En 1991, la dictature de Mengistu Haile Maryam prend fin. Un régime qui se veut démocratique est alors institué, avec une nouvelle Constitution qui donne des compétences accrues aux provinces, faisant de l’Ethiopie un Etat fédéral : la République fédérale d’Ethiopie. Les années 2001, 2002 et 2004 sont marquées par des troubles épisodiques : répression de manifestations estudiantines (avril 2001), faisant une quarantaine de morts ; incidents meurtriers en mars et mai 2002 dans le sud-ouest du pays, puis en 2004 à la fontière soudanaise. En mai 2005, l’Ethiopie connaît ses premières élections législatives libres. Mais, la contestation des résultats par l’opposition, qui avait réalisé une importante percée, a conduit en juin et en novembre 2005 à des émeutes qui ont fait des centaines de morts et entraînés des milliers d’arrestations. Meles Zenati, qui avait été élu en 2000, est réélu premier ministre. En 2007, la rébellion du Front national de libération de l’Ogaden (ONLF) intensifie ses actions (attaque d’un site d’exploration pétrolière dans l’Ogaden en avril 2007 qui a entraîné la mort de 75 personnes). La répression éthiopienne contre l’ONLF se fait au détriment des populations civiles de la région dont l’accès est devenu très difficile aux organisations humanitaires. Le CICR a été expulsé de l’Ogaden en juillet 2007 par l’Ethiopie et MSF (Médecins sans frontières) s’est retiré au début de l’année 2008. Aujourd’hui, le régime de Meles Zenati tente de consolider son fragile pouvoir en s’opposant à la fois à l’Erythrée (considéré comme l’ennemi extérieur) et aux mouvements nationalistes et/ou islamistes somaliens, de peur que ces derniers n’appuient les indépendantistes de la région de l’Ogaden peuplée de somaliens qui luttent contre l’occupation éthiopienne.