Le Kenya est une république à régime présidentiel. Le président est à la fois est à la fois chef de l’Etat et chef de gouvernement. Le pays a longtemps fait figure d’exemple en matière de stabilité politique et de transition démocratique. Le multipartisme a été institué en 1992. Lors des élections présidentielles de 2002, l’ancien président Moi, qui avait dirigé le pays depuis 1978, a accepté la victoire du candidat de l’opposition Mwai Kibaki. Ce dernier, a aussi conduit une politique qui a relativement réussi sur les plans de la croissance économique et de l’amélioration de l’éducation. En revanche, sur le plan de la lutte contre la corruption sa politique échoua, entraînant la démission de son « Monsieur anti-corruption » John Githongo. L’élection présidentielle du 27 décembre 2007, qui a reconduit le président Kibaki au pouvoir, a fait l’objet de contestations et provoqué des violences dans l’ensemble du pays. Début janvier 2008, une église est brûlée à l’ouest du pays, faisant 30 victimes. Le pouvoir en place et l’opposition, menée par Raila Odinga, s’accusèrent mutuellement de génocide, l’opposition reprochant à la police d’avoir tiré sur les manifestants. A la fin janvier 2008, le pays comptait des pertes humaines s’élevant à plus du millier. Une médiation confiée à Kofi Annan (ancien Secrétaire Général de l’ONU) abouti, le 28 février 2008, à un partage du pouvoir et à la mise en place d’un gouvernement de grande coalition où majorité présidentielle (PNU) et opposition (ODM) sont représentées à parité. Un poste de premier est exceptionnellement créé et confié à Raila Odinga. Dans le même élan, deux postes de vice-premiers-ministres sont créés et confiés respectivement à l’ODM (majorité) et au PNU (opposition). Depuis, l’avenir sociopolitique et institutionnel du pays est accroché à la capacité à mener les réformes de fond préconisées par la médiation Annan.