La Tanzanie est une république fédérale à régime présidentiel et multipartite. La récente création de la République Unie de Tanzanie par l’union de deux pays (Tanganyika et Zanzibar) tend à créer des remous. Mais la démocratie, la stabilité et la cohésion sociale du pays sont préservées sans doute grâce à l’héritage du premier président, le charismatique Julius Nyerere. Il est resté 32 ans au pouvoir (1963 à 1985) sans installer de régime autoritaire ou dictatorial. La Tanzanie a rompu en 1986 avec le dirigisme économique (socialisme agraire) et en 1992 avec le régime du parti unique. Le président Mkapa, élu en 1995 et réélu en 2000, ne s’est pas représenté en 2005 à la fin de son 2ème mandat, respectant ainsi la Constitution qui limite à deux le nombre de mandats présidentiels. L’actuel président, Jakaya Kikwete, a été élu le 14 décembre 2005 avec plus de 80% des suffrages, au terme d’un processus électoral qui s’était bien déroulé selon les observateurs. Le gouvernement nommé le 4 janvier a frappé par son renouveau. Il était en effet caractérisé par une forte féminisation de l’équipe gouvernementale et la prise en compte des équilibres régionaux et religieux. Ces dernières années, le gouvernement, sous la houlette du président Kikwete, a mis le cap sur la lutte contre la corruption en adoptant une loi sur la prévention de la corruption. Depuis lors, les arrestations et mises à pied récentes (limogeage du premier ministre et de trois ministres importants, assainissement du ministère du tourisme et renvoi du gouverneur de la Banque centrale tanzanienne à la suite d’un scandale financier, etc.) sont autant d’exemples qui tendent à montrer une réelle volonté politique en la matière.