Le Gabon est une république à régime semi-présidentiel (Constitution de la République gabonaise, Loi N°3/91 du 26 mars 1991). Depuis 1990, le système politique gabonais s’est ouvert au multipartisme. Au pouvoir depuis 1967, la réélection du président Omar Bongo Odimba en 1993 avait été contestée par l’opposition et avait ouvert une crise politique. Une Conférence et des accords trouvés à Paris en 1994 furent nécessaires pour ramener le calme. En 2003, une modification de la Constitution (contestée par l’opposition) est votée, instaurant notamment un scrutin présidentiel à un seul tour, et supprimant la limitation à deux mandats inscrite dans l’ancienne Constitution. Depuis lors, les élections successives ont confirmé la prédominance du Parti démocratique gabonais (PDG, ex-parti unique) : locales (2008), législatives (2001 et 2006), sénatoriales (1997, 2003). Le président Omar Bongo, quant à lui, fut réélu en 1998 et en 2005 sans heurts majeurs. Sa mort intervenue, le 8 juin 2009, a ouvert une période de transition politique inédite. En effet, c’est la présidente du Sénat, Rose Francine Rogomdé, qui a été investie le 10 juin 2009, conformément à la Constitution gabonaise, présidente par intérim, devenant ainsi la première femme présidente du Gabon. Elle aura eu le mérite d’avoir su conduire la délicate période transitoire en respectant les contraintes de délais constitutionnels. Candidat du PDG à l’élection présidentielle du 30 août 2009, Ali Ben Bongo Odimba, fils du défunt président, est élu, dès le premier avec 41,73% des voix, face à André Mba Obame (25,88%) et Pierre Mamboundou (25,22%). Les résultats, qui furent contestés par les deux opposants et dont l’annonce a été suivie de scènes de violences dans les principales villes du pays, ont finalement été validés par la Cour constitutionnelle, le 12 octobre 2009, après un recomptage des voix. Investi le 16 octobre 2009 dans ses fonctions de Chef de l’Etat, le président Ali Ben Bongo a pris l’engagement d’inscrire son mandat dans une dynamique de changement, voire de « rupture ».