Si officiellement, le Tchad est une démocratie parlementaire, dans les faits le régime est autoritaire. Le référendum du 6 juin 2005 a modifié la Constitution donnant la possibilité au président Idriss Déby de se représenter indéfiniment aux élections présidentielles. Le pays est le théâtre de troubles quasi permanents, liés à des dissensions internes, et plus récemment à l’extension du conflit du Darfour (Soudan). Le 17 janvier 2005 un rapport d’ONG a mis en évidence l’insécurité à la frontière entre le Tchad et la province soudanaise en guerre au Darfour. Le 13 avril 2006, de brefs combats ont éclaté dans la périphérie de N’Djamena, la capitale tchadienne, entre une faction rebelle (le FUC - Front uni pour le changement) et les troupes gouvernementales. En août 2007, le gouvernement tchadien signe officiellement un accord politique entre les partis de la majorité présidentielle et l’opposition démocratique. Puis, il signe un accord de paix avec les mouvements armés en octobre 2007. Malgré ces accords, le 2 février 2008, des rebelles, accusés d’être soutenus par le Soudan, ont pris le contrôle de la capitale du pays, à l’exception du palais présidentiel. L’armée réussira à les repousser avec l’aide logistique de la France (Déclaration du Ministère de la Défense française selon l’AFP du 14 février 2008). La stabilité régionale du Tchad est alors assurée conjointement par la force de l’Union européenne EUFOR (déployée de mars 2008 à mars 2009) et par les forces françaises de l’Opération Epervier. Menant une guerre de mouvement, les rebelles venus du Soudan voisin multiplient les attaques rapides dans l’est du pays avec pour but avoué la chute du gouvernement tchadien.